Maxime Matthys

Né en 1995 à Bruxelles. Vit et travaille à Paris et Rennes.
Diplômé de l’École de journalisme EMI-CFD de Paris.

 

« 2091 – The Ministry of Privacy » révèle les mécanismes de reconnaissance faciale utilisés par le gouvernement chinois afin de surveiller et d’opprimer les minorités ethniques, notamment Ouïgour et Kazakh, dans la région du Xinjiang. J’ai produit cette série en collaboration avec William Attache, ingénieur en intelligence artificielle, pour créer un logiciel de reconnaissance faciale similaire à ceux qu’utilise le gouvernement chinois. Puis je me suis rendu à Kashgar, l’un des derniers bastions de la culture Ouïgour et Kazakh, et l’une des villes les plus surveillées du territoire, pour photographier la vie quotidienne de ces populations.

Malgré la censure du gouvernement, j’ai pu envoyer mes photographies dans les programmes de reconnaissance faciale développés au préalable sur mon ordinateur. Les logiciels ont alors procédé à la reconnaissance des habitants apparaissant sur les photos, et ont exporté leurs informations biométriques sur leur visage. Selon la technologie, certaines sont affichées sous forme de points rouges (appelés Landmarks) d’autres en utilisant le diagramme de Delaunay – une alternative utilisée pour cartographier de telles informations. Mon œuvre souligne ainsi le caractère intrusif de ces technologies, jusqu’alors invisibles, et la menace qu’elles représentent pour les habitants.