Point central de l’événement, l’Exposition Phare, curatée par les organisateurs de la Biennale, réunit du 9 au 18 novembre 2018 dix-sept artistes français et internationaux.
Photographes ou plasticiens, les artistes exposés mettent en exergue des images détournées, déconstruites, reconstruites, falsifiées, et sont porteurs d’idées photographiques innovantes tant sur les sujets que les méthodes employées.
Vernissage le 09 Novembre à 18h
Joachim Biehler, Thibault Brunet, Carla Cabanas, Philippe Calandre, Vincent Debanne, Thomas Devaux,
Caroline Delieutraz, Juliette-Andréa Elie, Sissi Farassat, Bruno Fontana, Zacharie Gaudrillot-Roy,
Emilie Brout & Maxime Marion, Jean-Baptiste Perrot, Bertrand Planes, Caio Reisewitz, Miguel Rothschild, Ludovic Sauvage.
Vernissage le 09 Novembre à 18h SUR RESERVATION UNIQUEMENT.
Merci d’envoyer un email avec nom et prénom à : opening@bit20.paris
Improvisation électronique/concert le 09 Novembre à 21h de Olaf Hund
www.franceculture.fr/personne-olaf-hund
www.olafhund.bandcamp.com
www.soundcloud.com/causesperdues
Horaires
Du mardi au dimanche
de 13h à 20h
Adresse
LE RED STUDIO
25 rue Boyer, 75020 Paris
Métro : Gambetta / Menilmontant / Jourdain
Né à Buenos Aires, Argentine. Vit à Berlin.
Représenté par la Galerie Bendana Pinel, Paris et Kuckei + Kuckei, Berlin.
« Miguel Rothschild fusionne la métaphore classique du déluge, en tant que châtiment du péché originel, avec la vue romantique d’une étendue d’eau infinie, qui serait le reflet de nos émotions. (…) Une des méthodes établies par l’artiste pour dilater ses photographies dans l’espace est l’usage du fil de pêche : tendu et démultiplié, celui-ci peut aussi bien représenter les rayons émis par le Saint Esprit qu’une bruine. Suspendus en bouquet libre, les fils peuvent suggérer les cheveux dénoués de Marie Madeleine, mais également une coulée de larmes jaillissant de l’image.
Dans Sans titre. D’après William Turner, un morceau de tissu fin, sur lequel est imprimée une photo de la mer, est suspendu par une quantité de fils nylon de différentes longueurs, transformant l’image en modèle réduit d’un océan agité. » Texte d’Helen Adkins.
Né en 1977 en France. Vit et travaille à Paris.
Bruno Fontana développe très tôt un intérêt pour la photographie et l’architecture, et façonne son regard en autodidacte. Son travail – que l’on peut presque qualifier de documentaire – tourne autour de la représentation des environnements urbains, des paysages, du patrimoine, de la mémoire et de notre relation au territoire. La typologie est récurrente dans son travail photographique. Elle est le fruit d’un protocole élaboré de prises de vue et d’une réflexion méthodique.
Bruno Fontana extrait les formes récurrentes de notre paysage urbain, les collecte et dégage l’invisible de notre quotidien, qu’il présente sous forme de planches photographiques. Ses photos se répètent avec des variations subtiles, laissant transpercer le personnel et l’humain derrière une apparence d’uniformité. Ainsi, Bruno Fontana se place également dans une démarche historique en essayant de fixer les formes du quotidien qui constituent notre cadre de vie. Bruno Fontana combine une approche à la fois poétique et scientifique du monde: chaque élément qu’il photographie renvoie à un tout et parle de l’humain, bien que celui-ci n’apparaisse jamais sur la pellicule.
Née à Lisbonne en 1979. Vit et travaille à Lisbonne.
Représentée par la galerie Carlos Carvalho, Lisbonne.
Carla Cabanas a acquis des photographies prises au hasard à la Feira da Ladra de Lisbonne, un marché aux puces ancien de la capitale portugaise. Celles-ci ont ensuite été numérisées et imprimées au jet d’encre, puis le papier a été découpé au laser. Le travail final constitue une installation qui apparaît comme une métaphore du temps et de l’espace. Car en imitant des feuilles mortes qui se seraient dispersées dans un jardin, cette pièce brouille les frontières entre espaces intérieur et extérieur, et symbolise aussi le processus de la vie et de son évolution. Le visiteur sera ainsi amené, selon les mots de l’artiste, à éprouver « la poétique du temps ».
Né en France en 1982. Vit et travaille à Paris.
Représenté par la Galerie Binome, Paris et Heinzer Reszler, Lausanne.
Territoires Circonscrits est une série dont les prises de vues ont été effectuées sur le littoral des régions Nord et Bretagne. L’entreprise Leica Geosystems, associée au projet, a mis à sa disposition un scanner tridimensionnel lui permettant d’enregistrer son environnement à 360 degrés, grâce à un nuage de points transposé en volumes. Le réel passé au filtre de l’appareil donne naissance à un univers distordu, fantastique, qui s’estompe progressivement avec les limites de la machine : elle scanne le paysage avec une portée de 150 mètres, ne détecte pas les volumes, tels les nuages ou l’eau, et enregistre en deux temps les formes et les couleurs.
Ainsi, la mer réduite à son écume n’est plus que maille numérique, les feuilles d’arbre prennent la couleur du ciel par décalage du recollement, et tout cet univers semble émaner du cœur d’un trou noir. Thibault Brunet donne à voir le pouvoir de la machine sur notre perception du réel, anticipe sur les transformations du monde et questionne sur ce qui restera de nos relations à notre environnement.
Née en 1982. Vit et travaille à Paris.
Représentée par la galerie 22,48 m²., Paris.
Raymond Depardon a parcouru la France pendant plusieurs années, depuis 2004, au volant de son fourgon, s’arrêtant au bord des routes pour réaliser ses clichés à la chambre photographique. Rien de spectaculaire : des panneaux, des vitrines, des routes, des arbres, des bâtiments. Un seul regard, le sien, et la volonté de laisser une trace de la France au plus près de ce qu’elle est aujourd’hui, au quotidien.
Quelle signification a aujourd’hui le travail de Depardon alors qu’il existe dans les serveurs de Google, des millions d’images des routes de France ? En effet, Google réunit depuis 2006 une pléthore d’images qu’un seul photographe ne pourra jamais réaliser au cours de sa vie. Refaire le parcours de Depardon dans Google Street-View, et marcher sur ses pas, c’est mettre en parallèle des images prises à la chambre avec des captures d’écran, et mettre en perspective deux types d’images, deux intentions opposées, deux visions du monde. Il n’est d’ailleurs pas impossible que le fourgon de Depardon et la voiture de Google se soient un jour croisés…
Né en 1972 au Havre Vit et travaille à Paris.
Représenté par la galerie Anouk Le Bourdiec, Paris.
Jean-Baptiste Perrot convertit physiquement l’imagerie numérique en matière (encre, crayon, peinture). Plus précisément, les dysfonctionnements des nouvelles technologies sont la base de son travail, l’amenant à intégrer dans ses créations les erreurs informatiques, bugs et autres « glitches » qui viennent perturber l’iconographie digitale. Il se les approprie comme révélateurs d’espaces de liberté inattendus dans un monde digital où tout est codé, normé, pensé pour un objectif prédéfini, où le « zéro défaut » est censé être de mise.
Réinterprétée dans la matière, une certaine forme de réel reprend ses droits dans ce monde virtuel. C’est dans cette brèche que ses interrogations autour du libre arbitre prennent corps. Sommes-nous libres ? A contrario, sommes-nous les sujets d’une surdétermination aux contraintes inaliénables ?
Né en 1986 à L’Arbesle. Vit et travaille à Lyon.
Diplômé en photographie de l’école de Condé de Lyon (2010).
Longtemps passionné par le cinéma et ses ambiances, Zacharie Gaudrillot-Roy utilise principalement la photographie et la vidéo comme supports artistiques, s’intéressant aussi à d’autres médiums, comme la prise de son et la musique qui en découle. Dans son travail, il se positionne en tant que spectateur d’un monde souvent distant. Étranger errant dans ce qui pourrait être perçu comme un faux décor, il se confronte à la surface des choses pour questionner l’inconnu.
La façade est la première chose que l’on voit, c’est la surface d’un bâtiment. Elle peut être imposante, superficielle, ou encore évoquer une certaine sécurité urbaine. Il s’agit là d’une errance dans une ville qui nous semble étrangère, d’une première rencontre où tout est à construire.
Née à Téhéran en 1969.
Représentée par la Edwynn Houk Gallery, New York.
Contrairement à d’autres formes de photographies retouchées (comme le collage et les photos coloriées ou peintes à la main), la couture et la broderie sont des techniques où la surface de l’image se trouve perforée. Ces gestes artisanaux constituent une pratique vaudou, douce et contemplative, qui transforme la surface de l’image, en la scindant en de nombreuses petites particules, et en pénétrant également à l’arrière de la photo. Sissi Farassat applique ainsi des rehauts à ses photographies avec des fils entrecroisés ou des tapis de paillettes, qui apportent des qualités physiques et texturales à l’image. Les photographies, protégées par du verre, sont souvent sujettes à des effets de réfraction de lumière. Mais le verre « scelle » aussi la surface photographique et empêche tout contact direct avec notre regard.
Dans des chambres intimes ou des intérieurs « banals », Sissi Farassat réalise des autoportraits, et des portraits d’amis ou de membres de sa famille. Broder une photo peut prendre des jours, voire des semaines, et amène l’artiste à se confronter personnellement avec ses sujets photographiés, dans ce lent et patient travail manuel.
Nés en 1985 et 1983 en France. Vivent et travaillent à Paris.
Représentés par la galerie 22,48 m², Paris.
Émilie Brout & Maxime Marion ont débuté leur collaboration à l’ENSAD Lab à Paris, qu’ils ont intégré pendant deux ans.
« Avec Lightning Ride, les pôles du technologique, de l’organique et du mysticisme se télescopent avec l’électricité pour point de jonction. Il s’agit là d’une vidéo réalisée à partir d’extraits de «Taser Certifications», une sorte de cérémonie autorisant aux Etats-Unis l’usage de Tasers à condition de se faire soi-même taser. Passées au filtre «peinture à l’huile» sur Photoshop, ralenties et accompagnées d’une inquiétante bande-son, les images qui se succèdent donnent à voir des corps et des visages dont les positions et déformations évoquent aussi bien une douleur qu’une extase christiques. » Texte de Sarah Ihler-Meyer.
Né en 1981 à Strasbourg. Vit et travaille à Paris.
Comme souvent dans son travail, par les truchements de la photographie, du photomontage ou encore de collaborations, Joachim Biehler s’empare d’une référence, d’un héritage, d’une œuvre. Il s’inscrit véritablement dans une histoire de l’art contemporain et revendique ses citations et ses affiliations. Légèreté, humour, dérision, complicités, fantaisie même, caractérisent son travail, qui s’attache à des questions néanmoins centrales. Car, en tant qu’elle est sous-jacente aux représentations communes, l’histoire de l’art a contribué à imposer des modèles, nés dans le passé et qui continuent de perdurer. Il est temps que l’art déjoue les modèles qu’il a imposé pour en suggérer d’autres, plus libres et plus ouverts.
Né en 1964. Vit et travaille à Paris.
Représenté par la Galerie Goutal, Aix-en-Provence.
Depuis une dizaine d’années, le travail de Philippe Calandre s’articule autour de l’architecture et plus récemment de l’utopie. Ces utopies font subtilement écho à toute une culture littéraire, architecturale et cinématographique. On pense notamment à Thomas More, fondateur du concept de l’utopie au XVIème siècle, à la cité babélienne de Fritz Lang dans le film Métropolis et aux créations futuristes de l’architecte Antonio Sant’Elia.
Né en 1972 en France. Vit et travaille à Paris.
Représenté par la On Gallery, Pekin.
Cette série réalisée avec l’artiste Etienne François évoque la condition sociétale et géographique des zones pavillonnaires, par le biais d’une fiction anticipatrice. Le clocher, structure visible dans les campagnes françaises, rappelle que l’histoire des villages et de leur aménagement est étroitement liée à la culture religieuse. A l’opposé, toute construction symbolique semble exclue des nouveaux ensembles pavillonnaires. Ils ont été créés en tant que logements familiaux, et leurs implantations forment des villages sans véritable centre. Les pavillons périurbains ont peu de rapport avec la campagne environnante, et se trouvent également loin des grandes villes.
Pour combler l’isolement de ces populations, et pour surmonter le sentiment d’abandon qu’elles peuvent ressentir, nous imaginons que, dans un futur proche, les habitants pourraient être amenés à développer une culture communautaire forte, une autonomie organisée en réponse à cette relégation. Les signes en sont ces tours de guets surmontées d’un clocher, fonctionnelles et symboliques, tournées vers l’extérieur, à la fois protections et totems marquant le territoire.
La série Les Villages convoque, par un jeu de miroirs, le paysage dans sa tradition picturale, et plus particulièrement sa représentation au XIXe siècle (en France avec l’école de Barbizon), qui a été le support et l’enjeu d’une construction des imaginaires nationaux. En résumé, des paysages idéologiques. Ces images ont été réalisées dans un cercle de 50 km autour de Paris et Bruxelles.
Né en 1975 en France. Vit et travaille à Paris.
Représenté par la New Galerie, Paris, et la Galerie Laurence Bernard, Genève.
Posant un regard amusé et critique sur la technologie, Bertrand Planes détourne l’objet de ses fonctions utilitaires et commerciales tout en conservant ses qualités esthétiques.
La Montmartre série est constituée de tableaux abandonnés, chinés à Montmartre. La toile et le cadre, après avoir été photographiés, sont entièrement repeints en blanc puis imprégnés d’un liquide photosensible. La photographie est ensuite projetée sur le tableau à l’aide d’un vidéoprojecteur. La surface est enfin révélée et fixée à la façon d’un développement photo. La peinture et le cadre deviennent le support de leur propre image, constituée de pixels vidéo fixés par le grain de la photo argentique.
Né en 1985 à Aix-en-Provence. Vit et travaille à Paris.
Représenté par la Galerie Valerie Cetraro, Paris.
« Cette vidéo entremêle des vues de paysages arides parues dans Desert Magazine, édité aux Etats-Unis de 1937 à 1985, et réunit plusieurs pratiques : photoreportage, diaporama, installation vidéo, trompe-l’œil, 3D, papier-peint, musique. La projection comprend trente séquences d’une minute liées les unes aux autres par un fondu enchaîné. Deux vues de désert fusionnent dans chaque scène, et forment un troisième visuel inédit, aux contours incertains, qui se reflète sur des bandes verticales balayées par un travelling. Tout s’interpénètre dans un flux constant. On nage en pleine multiplicité confuse…
Le statut de l’image photographique se trouve ainsi bouleversé. Ni plane, ni bidimensionnelle, elle semble jouir d’une épaisseur, notamment grâce à la succession de bandes qui traversent l’écran de projection et donnent l’impression, lorsque notre regard s’abandonne, d’être face à des formes en 3D. Ni fixe, ni statique, elle fluctue et vibre, dynamique, fugace. Dès lors, l’image ne rend plus compte du monde en suivant un idéal d’exactitude et de netteté. Elle forme plutôt un environnement expérimental et halluciné qui nous submerge, nous déborde, et crée une illusion de profondeur de champ. En bande-son, des échos de guitares, interprétées par Guilhem Lacroux, ne cessent de se recouvrir, dans une ambiance psychédélique. » Texte de François Salmeron.
Née en 1985 en Auvergne. Vit et travaille à Paris et São Paulo.
Représentée par la Baró Gallery, São Paulo, et la Galerie Baudoin Lebon, Paris.
Elle est diplômée de l’Ecole Supérieure des Beaux-Arts de Nantes (DNSEP, 2010) et de l’Université Concordia de Montréal (Canada).
Les photographies sur papier mat et calque, représentant des façades d’immeubles, des bords de mer ou des palmiers, sont approximativement prises selon un même point de vue, mais à des moments différents de la journée. Puis elles sont découpées et réagencées suivant une disposition radiale. En effet, ces paysages sont arrangés selon « l’Ars Plumaria » des parures de tête des Indiens du Brésil, et constituent autant de territoires, d’horizons pliés, collés, embossés, décalés, superposés. Soustraits à une lisibilité immédiate, ils deviennent des mondes portés, comme de véritables coiffes dont Juliette-Andréa Elie se pare lors de performances.
Dans les photographies imprimées sur papier calque, plusieurs paysages se superposent comme des stratifications géologiques. Dans la chair de ces images diaphanes, des reliefs sculptés à la pointe sèche flottent, nébuleux.
Né en 1980. Vit et travaille à Paris France.
Représenté par la Galerie Bertrand Grimont, Paris et la Galerie Bacqueville, Lille.
« Avec les Rayons, Thomas Devaux complète sa vision critique de l’univers consommatoire en se réappropriant les codes de la peinture abstraite, après avoir longtemps revisité ceux du portrait classique. La série réunit ainsi des photographies d’étals de supermarché, floutées jusqu’à obtenir de larges aplats de couleurs aux contours indécis, articulés entre eux dans un dégradé de lumière. (…) Aussi minimal que le traitement qui est appliqué aux images, son titre renvoie ainsi conjointement à son sujet originel (les rayons de supermarché) comme à l’effet d’optique produit par le processus d’abstractisation (les faisceaux chromatiques).
Présentée en regard de la série The Shoppers – des clients de supermarché saisis au moment du passage en caisse -, la série adopte les codes couleurs de la grande distribution (bleu, violet, rose, rouge, orange) pour mieux critiquer les stratégies marketing sous-jacentes. (…) La désaffection des consommateurs prend ici une signification plus directement critique. Elle traduit en effet l’épuisement psychologique et libidinal d’individus engagés dans une mécanique de la consommation. » Texte de Florian Gaité.
Horaires
Du mardi au dimanche
de 13h à 20h
Adresse
LE RED STUDIO,
25 rue Boyer, 75020 Paris, France
Métro : Pelleport ou Gambetta
Tel : 01 46 36 05 06
E-mail : info@leredstudio.fr