Le terme de « tangible » nous permet de renouer avec une question fondamentale de l’histoire de la photographie : quel lien l’image photographique entretient-elle (encore) avec le réel ? L’enjeu consiste à voir comment cette problématique se pose aujourd’hui dans le champ de l’art, notamment avec l’avènement des outils et des pratiques issus du numérique. Ainsi, peut-on toujours parler d’une photographie comprise comme une reproduction fidèle du réel, qui en restituerait l’essence même ou la vérité, et qui se poserait comme une trace « tangible » ou une preuve indubitable de ce qui a été capté par l’appareil ?
Ou la photographie tisse-t-elle des rapports plus complexes avec le monde, dans sa manière de le restituer, de le modifier et de le transformer, dès lors qu’elle s’en saisit ? Le choix des artistes et des œuvres présentés lors de la Biennale de l’Image Tangible tente d’apporter divers éclairages à ces questions brûlantes d’actualité, à l’heure du tout numérique, des flux de visuels de Google Image et des réseaux sociaux, des fake news et des vues Google Earth… Tout en s’ancrant dans l’histoire du médium, et plus particulièrement dans le sillage des procédés analogiques expérimentaux qui enrichissent la photographie d’une vocation expressive, et d’une myriade de gestes artistiques, de retouches et d’artifices, allant bien au-delà de la simple valeur de document à laquelle on la réduit couramment.
La Biennale de l’Image Tangible montre ainsi que la photographie comprend une multitude de pratiques et de fonctions. Par exemple : capter le réel sans appareil ; s’approprier des archives ou des images issues d’Internet ; remodeler l’histoire, notre mémoire, et notre perception du monde à partir de ces données ; réactiver d’anciens savoir-faire chimiques et argentiques ; travailler l’image ou son support physique manuellement ; mettre l’image en volume, la projeter, la délivrer de sa planéité et de son instantanéité ; utiliser des algorithmes ou des intelligences artificielles pour recomposer le réel à partir des vues enregistrées par l’appareil ; sonder les données véhiculées par les images qui circulent sur la toile, que stockent nos smartphones et que capturent les caméras de surveillance ; interroger les processus d’apparition, de disparition, de diffusion et de réception des images, etc.
Ainsi, la Biennale de l’Image Tangible s’ouvre à de nombreuses expérimentations artistiques et se situe à l’interstice de différentes disciplines (photo, art contemporain, techniques d’impression, outils numériques, séquences vidéo, travail in situ…) afin de discuter du statut que l’on peut prêter à la photographie dans chaque proposition. En somme, il s’agit de mettre en exergue les capacités créatives de la photo, et de voir en quoi elle transforme, modèle ou révèle le réel – plutôt que de la cantonner à un calque, à une empreinte objective des choses, c’est-à-dire à un simple procédé de reproduction mécanique.
Les projets exposés dans la Biennale de l’Image Tangible prennent donc la photographie comme objet même de leur démarche. Et s’ancrent dans « l’esprit du temps » pour réfléchir aux modes de production par lesquels la photo et les nouvelles technologies s’inscrivent dans nos existences. Ainsi, comment ces outils finissent-ils par façonner nos regards et impacter nos comportements de manière « tangible », dans une société consumériste urbanisée, cernée par les caméras et saturée de datas personnelles ?
François Salmeron
Artiste, commissaire et responsable du lieu Plateforme, initiateur du projet BIT20, commissaire et organisateur de l’Exposition SPACE ODDITY (Mois de la photographie du Grand Paris 2017) et de nombreux autres projets liés à l’art contemporain et aux nouvelles formes de création. Diplômé de l’école Multimédia de Paris.
Artiste photographe, commissaire et membre actif du lieu Plateforme, lauréat du prix de photoLens’Art Photographic 2017 et enseignant en photographie.
Diplômée des Beaux-Arts de Nantes, Histoire de l’art et Management de la culture, spécialiste en art contemporain chinois. Après deux ans d’expérience à la Galerie Paris-Beijing, a rejoint l’équipe de Doors 门艺 , agence de production et de promotion de projets culturels basée à Pékin et à Paris.
Artiste photographe, membre actif du lieu Plateforme. Philippe Calandre a choisi initialement le medium photographique pour son immédiateté expressive, sa simplicité d’utilisation, alors qu’il n’existait entre eux deux aucune autre attirance particulière. Usant de la camera comme un outil reproductif qu’il n’a cessé de prendre à contre-pied, il lui substitue malicieusement une anti thèse, poussant l’expérience de son utilisation jusqu’aux limites de la définition. Ce qui conduira ainsi jusqu’à l’effacement même du sujet en tant qu’élément photogénique.
Artiste transmédia, Vidya-Kelie est diplômée des Beaux-Arts d’Angers. Elle développe sa pratique art / science autour de la communication. Ses productions souvent interactives sont des véhicules poétisant les rapports complexes que l’humain entretient avec le corps et son environnement. Elle est conseillère artistique du HARDDISKMUSEUM et membre du collectif d’art contemporain Kind Of Kin. Nominée par ORLAN, elle est lauréate du prix OPLINE PRIZE 2022/2023.
Fondatrice la GALERIE DATA, située à république et spécialisée en art génératif.
Elle y présente une création liée aux technologies et leurs applications robotisées, dans une recherche de formes tangibles.
Directrice Artistique de métier, elle est titulaire d’un Master professionnel en marché de l’art de l’IESA.
Adèle Berlemont est diplômée du Master Pratiques, Théories Histoires de la photographie de l’université Paris 8, Saint Denis.
Elle développe depuis sa pratique artisitque personnelle et participe à des expositions collectives. Membre active de Diaph 8, elle y coordonne des projets d’exposition.
Artiste, commissaire et responsable du lieu Plateforme, initiateur du projet BIT20, commissaire et organisateur de l’Exposition SPACE ODDITY (Mois de la photographie du Grand Paris 2017) et de nombreux autres projets liés à l’art contemporain et aux nouvelles formes de création. Diplômé de l’école Multimédia de Paris.
Artiste photographe, commissaire et membre actif du lieu Plateforme, lauréat du prix de photoLens’Art Photographic 2017 et enseignant en photographie.
Artiste photographe, cofondateur de Plateforme et de l’association L’entreprise, cofondateur de le Générale en Manufacture, commissaire de la galerie du Flander Center à Osaka (2004-2005).
Critique d’art membre de l’AICA et trésorier-adjoint du bureau de l’AICA France, journaliste, philosophe, enseignant au département de photographie de l’Université Paris 8. Contribue depuis 2012 à des publications françaises et internationales (dont Le Quotidien de l’Art actuellement), et travaille comme conseiller artistique pour l’agence Artstorming.
Diplômée des Beaux-Arts de Nantes, Histoire de l’art et Management de la culture, spécialiste en art contemporain chinois. Après deux ans d’expérience à la Galerie Paris-Beijing, a rejoint l’équipe de Doors 门艺 , agence de production et de promotion de projets culturels basée à Pékin et à Paris.
Artiste photographe, membre actif du lieu Plateforme. Philippe Calandre a choisi initialement le medium photographique pour son immédiateté expressive, sa simplicité d’utilisation, alors qu’il n’existait entre eux deux aucune autre attirance particulière. Usant de la camera comme un outil reproductif qu’il n’a cessé de prendre à contre-pied, il lui substitue malicieusement une anti thèse, poussant l’expérience de son utilisation jusqu’aux limites de la définition. Ce qui conduira ainsi jusqu’à l’effacement même du sujet en tant qu’élément photogénique.
Alice Narcy est diplômée des Beaux-Arts de Paris de l’atelier de Patrick Tosani, ainsi que du programme curatorial «Artistes et métiers de l’exposition» des Beaux-Arts de Paris et d’un Master 2 : Culture, Patrimoine et Médiation : Projet Culturel International de l’Université Paris-Saclay.
Adèle Berlemont est diplômée du Master Pratiques, Théories Histoires de la photographie de l’université Paris 8, Saint Denis.
Elle développe depuis sa pratique artisitque personnelle et participe à des expositions collectives. Membre active de Diaph 8, elle y coordonne des projets d’exposition.
Kyoung-Ju LEE
Ying WANG
Xiyao SUN
Rossella CILLANI
Adèle BERLEMONT
Flavien DURAND
Hyunji KIM
Meng Jia
Artiste, commissaire et responsable du lieu Plateforme, initiateur du projet BIT20, commissaire et organisateur de l’Exposition SPACE ODDITY (Mois de la photographie du Grand Paris 2017) et de nombreux autres projets liés à l’art contemporain et aux nouvelles formes de création. Diplômé de l’école Multimédia de Paris.
Artiste photographe, commissaire et membre actif du lieu Plateforme, lauréat du prix de photoLens’Art Photographic 2017 et enseignant en photographie.
Artiste photographe, cofondateur de Plateforme et de l’association L’entreprise, cofondateur de le Générale en Manufacture, commissaire de la galerie du Flander Center à Osaka (2004-2005).
Critique d’art membre de l’AICA et trésorier-adjoint du bureau de l’AICA France, journaliste, philosophe, enseignant au département de photographie de l’Université Paris 8. Contribue depuis 2012 à des publications françaises et internationales (dont Le Quotidien de l’Art actuellement), et travaille comme conseiller artistique pour l’agence Artstorming.
Diplômée des Beaux-Arts de Nantes, Histoire de l’art et Management de la culture, spécialiste en art contemporain chinois. Après deux ans d’expérience à la Galerie Paris-Beijing, a rejoint l’équipe de Doors 门艺 , agence de production et de promotion de projets culturels basée à Pékin et à Paris.
Chargée de communication, assistante de production et diffusion, traductrice / Freelance. La Muse en Circuit, Centre National de Création …
Coordinatrice de projets – Comité Colbert. Présidente de l’association et membre du collectif de musiciens et artistes. Organisation d’évènements à Paris et en Rhône-Alpes dont le Festival des Pantomines …
Ilonka Reinoso,
Martine Poulain,
Maria Junca,
Michel Milatos,
Guillaume Lamour,
Yuhua Lai,
Kerya In,
Élisa Lombard,
Gabriel Varlet,
Valentine de Gobbi
Plateforme est une structure indépendante. Espace de diffusion, de création et de ressource pour l’art contemporain, il fonctionne comme un espace partagé et fédérateur au sein duquel les artistes se réunissent dans la volonté d’une synergie des potentiels imaginatifs.
Chaque mois, Plateforme présente une exposition d’environ trois semaines suivie d’une programmation plus évènementielle (performances, projections, etc.) tournée essentiellement vers l’expérimentation et la recherche. La sélection est orientée vers des pratiques artistiques exigeantes. Elle propose des projets d’artistes confirmés, nationaux et internationaux et se donne également pour mission de montrer activement la jeune création.
Plateforme s’inscrit dans la ville comme une passerelle pouvant rapprocher les disciplines et les formes pour construire, au fil des rencontres et des découvertes, les échanges indispensables à une expérience artistique et sociale intellectuellement et humainement stimulante.
Ce projet de lieu d’échange entre artistes, commissaires et publics est porté par L’entreprise, structure parisienne qui regroupe une cinquantaine d’artistes internationaux.