Exposition phare

Du 01 au 15 novembre 2023
Exposition Phare
24 Beaubourg

L’exposition phare HETEROTOPIA, curatée par les organisateurs de la Biennale, réunit seize artistes français et internationaux à l’espace 24 Beaubourg.

Photographes ou plasticiens, les artistes présentés mettent en exergue des images détournées, déconstruites, reconstruites ou falsifiées, et sont porteurs d’idées photographiques innovantes tant sur les sujets abordés que les méthodes employées.

HETEROTOPIA

24 BEAUBOURG

01 nov - 15 nov

Vernissage le 01 Novembre de 18h à 22h.

Tadao Cern / Amir Chasson / Cyriak / Frederique Daubal / Nicolas Deville /
Sandrine De Pas / Anne de Vries / Lingfei Guan / Rachel De Joode / Philippe Katerine /
Manon Pretto / Marie Serruya / Roman Signer / Oli Sorenson / Letha Wilson / Erwin Wurm.

Tables rondes / talks les samedi 04 et dimanche 12 nov à 15h.

Horaires
Du mardi au dimanche 

de 13h à 20h

Adresse
24 Beaubourg

24, rue Beaubourg, 75003 Paris

Métro : Rambuteau

Soirée post vernissage
le 01 Novembre de 22h à 02h.

Concert live de Cherry Sunkist Aka Karin Fisslthaler, Vienne.
Mix électro.


Sur réservation.
RSVP : rsvp@bit20.paris

GALERIE NOCTE,
7 rue d’Aix, 75010 Paris
Métro : Goncourt

HETEROTOPIA

Pour l’Exposition Phare 2023 de la troisième édition de la Biennale de l’Image Tangible nous nous laisserons porter par le vent de la légèreté, de l’absurde et de la dérision. Comme un antidote aux sombres prophéties qui nous submergent, nous allons savourer l’impertinence de ceux qui ne voient pas tout en noir. De ceux qui savent infléchir la réalité et nous transporter avec leur fantaisie au-delà des angoisses contemporaines. Mais loin de tout discours et de toute morale, cette posture artistique souligne en creux l’état de désespoir de nos sociétés et la nécessité de le combattre avec discernement.

 Et nous en avons besoin. Avec la fin des idéologies et l’absence de toute perspective positive, l’imaginaire de notre époque s’est soudainement obscurci au point de se projeter dans des futurs sombres et des univers contre-utopiques. Non pas que d’autres raisons ne manquent pour alimenter cette noirceur parmi lesquelles la crise climatique, les guerres et la récente épidémie, reste que le pessimisme s’est durablement installé dans les esprits. Dans ce contexte, beaucoup d’artistes se sont recentrés sur des recherches formelles souvent portées par le champ considérable qu’offrent les nouvelles technologies. D’autres documentent et font œuvre de la catastrophe à venir, mais l’absence de solutions et le repli sur soi caractérisent globalement notre époque. Exit donc la révolution et ses promesses intenables, pour autant devons-nous nous contenter de solutions raisonnables ou ponctuelles pour réenchanter l’avenir ? Devons-nous croire aux promesses technologiques pour sauver le monde ou les adopter pour justement ne jamais se remettre en cause ?

Les artistes de cette exposition phare ne posent pas le problème en ces termes, et si leurs œuvres semblent parfois déconnectées des problématiques actuelles, elles n’en abordent pas moins des sujets de genre, d’identité, de sexualité, de consommation et plus généralement de notre propre place dans le monde au sens métaphysique du terme. D’une grande diversité formelle, la forme couvre plusieurs registres, montage, installation, mise en scène, objets photographiques et implique de multiples techniques.

Quand les œuvres d’Erwin Würm, Frédérique Daubal ou Roman Signer rivalisent d’imagination dans un registre loufoque, Tadao Cern préfère prélever sur le terrain et témoigner à la façon d’un reporter. Les installations de Sandrine de Pas, les découpages d’Amir Chasson ou les portraits de Nicolas Deville forment un corpus hétérogène et cohérent d’images provocantes et dérangeantes. Rachel Joode, Anne De Vries, Letha Wilson s’amusent à déconstruire notre perception de l’espace tant physique que mental, tandis que Manon Pretto, Oli Serenson, Marie Serruya investissent la technologie pour développer des univers où l’artificialité assumée de leurs pièces tient le rôle d’un miroir déformant de la réalité. Le travail de Lingfei Guan explore avec cynisme et une habile touche de kitch le fétichisme et l’érotisme asiatique. Philippe Katerine, connu pour ses performances musicales ou cinématographiques, met un pied dans le tangible en exposant une partie de son dernier projet plastique Le Mignonisme.

Si la somme de tous ces regards forme un ensemble, c’est qu’il se démarque en plusieurs points des tendances actuelles. Par la présence humaine dans les œuvres mais aussi par l’engagement subtil que permettent justement l’humour et la désinvolture. A contre-courant donc, ce corpus relève du concept d’Hétérotopie cher à Michel Foucault[1]. Et cette exposition propose effectivement un espace autonome, loin des tendances, de la pensée dominante et des perceptions normées. Un espace de décompression où utopies et dystopies deviennent un peu plus tangibles.

Dans une actualité toujours plus catastrophiste, le point de vue décalé de ces artistes ose introduire l’esprit farceur qui les habite. Sans ambition particulière pour remédier à nos faillites idéologiques, leur travail nous interpelle et nous incite à prendre les choses graves avec plus de légèreté. En l’absence de tout autre message, saurons-nous saisir la perche, abandonner toute idée de sérieux puisqu’il n’y a pas de solution ?

Il semble qu’un air neuf puisse enfin souffler sur un monde qui n’en finit pas de mourir. Si l’humour est la politesse du désespoir, il peut aussi renverser la table de tous les académismes. L’urgence est aujourd’hui de remettre l’énergie au centre et plus encore de bousculer les codes d’une époque pessimiste et formatée.

 
Dominique Clerc
 
 
[1]  Il y a  dans toute culture, dans toute civilisation, des lieux réels, des lieux effectifs, des lieux qui sont dessinés dans l’institution même de la société, et qui sont des sortes de contre-emplacements, sortes d’utopies effectivement réalisées dans lesquelles les emplacements réels, tous les autres emplacements réels que l’on peut trouver à l’intérieur de la culture sont à la fois représentés, contestés et inversés, des sortes de lieux qui sont hors de tous les lieux, bien que pourtant ils soient effectivement localisables. – Michel Foucault, Les Hétérotopies, 1967.

Tadao Cern

Né en 1983 à Vilnius. Vit et travaille à Vilnius, Lituanie.

Photo documentary of sleeping sunbathers – « Comfort Zone », 2013

Avec cette série, le photographe lituanien Tadao Cern (né en 1983) a documenté la plage comme un lieu où le concept dominant de beauté et le sens de la vie privée, par ailleurs farouchement gardé, sont tous deux hors de propos. Contrairement à d’autres domaines de l’espace public, qui font l’objet de contrôles sociaux incessants, il semble que tous ces facteurs et toutes ces normes soient rejetés lorsque l’on se trouve à la plage. Les baigneurs somnolents, initialement photographiés à leur insu, ont construit un microcosme hermétique sur leurs serviettes de plage colorées qui rend leur présence physique inattaquable. La gamme de vêtements de plage et les accessoires sélectionnés, les contorsions des corps des dormeurs, ainsi que les différences de leurs apparences physiques s’assemblent comme des natures mortes provoquant une élévation esthétique de la plage et de ses habitants temporaires. Le banal et l’unique, l’ordinaire et l’artistique, le sublime et le comique (involontaire) se fondent en un diagramme fascinant des modes de vie et de la variété humaine.

Amir Chasson

Né en 1968 à Israël.
Vit et travaille à Berlin.

L’une des façons fondamentales dont la pornographie a changé le monde était l’accès par procuration qu’elle nous donnait aux étrangers, comme l’illustre le matériel source que j’utilise pour créer ces collages numériques. Le collage a le pouvoir de libérer n’importe quel matériau source de son contexte donné et de lui donner une nouvelle signification et une nouvelle intensité psychologique. Ici, dans le cas de son travail de collage, en coupant brutalement, en déplaçant, en faisant pivoter, en répétant ou en reflétant des morceaux des images trouvées, le spectateur est encouragé à réimaginer un nouveau récit au-delà de l’aspect utilitaire de la consommation de porno. L’idée est ici d’armer ces images trouvées afin de réveiller à la fois le matériel source original, sans méfiance et « virginal », ainsi que les spectateurs qui l’examinent avec désinvolture sur instagram ou dans le cadre d’une exposition. Il s’agit de donner à ces soi-disant « spectateurs » une chance de contempler le thème universel, très discuté – mais jamais suffisamment – de la victimisation et de la perte de la propriété du corps, non seulement dans ces échantillons aléatoires décolorés de vies humaines (modèles pornographiques masculins gays d’avant le sida), mais aussi dans leurs propres vies secrètes et privées contemporaines. Certains de ces collages ont été inclus dans son récent recueil de poèmes autoédité « Loose Holes » qui a été récemment (septembre 2022) présenté dans une exposition à Bratislava, à peu près au même moment où, en face de la galerie, un jeune homme de 19 ans a assassiné deux hommes à l’extérieur d’un bar gay, avant de se tirer une balle. La police slovaque a déclaré que l’attaque était « motivée par la haine des minorités sexuelles ».

Cyriak

Né en 1974 à Brighton.
Vit et travaille in the middle of nowhere.

Contributeur régulier du site internet B3ta depuis 2004, Cyriak montre un style d’animation surréel et psychédélique. Il utilise le principe d’anthropomorphisme. Utilisant des motifs de géométrie fractale et des variations d’ordre de grandeur, souvent avec une image typiquement anglaise. Beaucoup de ses animations utilisent les visages de célébrités, des éléments d’émissions télévisées et sa ville natale de Brighton. Le travail de Cyriak met en scène des animaux (chats, vaches, moutons…) entre autres thèmes.

Frédérique Daubal

Née en 1972 à Toulouse.
Vit et travaille à Paris.

Graphiste de formation, Frédérique Daubal aime bousculer les codes de la représentation. Ses travaux conceptuels sont humanisés avec humour et ironie et sont souvent concrétisés par des techniques artisanales ou de recyclage. Les médiums et matières multiples se réfèrent à la vie quotidienne et à la fantaisie que l’on peut y trouver.

Elle s’interroge sur la transformation et questionne les images des visages. En réaction aux multiples portraits photographiques qu’elle prend ou photo de mode qu’elle trouve, Daubal en extravertit la nature initiale pour verser dans le morphisme jusqu’à l’absurde. Mêlant les techniques, la mise en scène, l’analogique et le numérique, elle transfigure cette masse d’images imprimées et minutieusement collectées en de nouvelles images photographiques.

Elle nous fait toucher du doigt ce qui l’anime véritablement : une appropriation spontanée des univers qui l’entourent, ici avec les visages, les yeux, les joues, les couleurs, les découpes… Déformation, contraste, imperfection, par sa violence expressive, l’art de Daubal évoque une critique primitiviste..

Nicolas Deville

Né en 1981 à Paris.
Vit et travaille à Paris.

Nicolas Deville après des études d’ingénieur du son il a occupé différents postes dans le marketing, la communication et l’événementiel.
Monteur vidéo et chargé de production indépendant depuis 2021, il développe en parallèle une série de portraits majoritairement en noir et blanc, montés à partir de diverses photos et mélangeant souvent humains et animaux.
Un peu plus de 130 portraits réalisés à ce jour, avec une forme de second degré, entre grotesque et monstrueux.

 

Sandrine De Pas

Née en 1981 à Montréal.
Vit et travaille à Digne les Bains.

Assurément politique, mêlant humour et gravité, « J’ai le désir facile » propose d’aborder le sujet de l’intimité érotique en photographie par le biais d’une série de « portraits sexuels ». À la fois documentaire et mis en scène, dans le sillage des artistes du XXe et XXIe siècle ayant affronté la censure des diffuseurs (galeristes, agents, commissaires) préférant faire la part belle aux images de femmes, ce projet réactualise les enjeux de regard, de sexe et de genre dans le processus de création et de diffusion des images sexualisées. En associant des photographies tirées d’une vingtaine de séances avec modèles, à des textes variés issus de lectures et d’entretiens, le projet s’inscrit dans une démarche de sociologie visuelle. Si « l’image sexuelle » est une image construite, comme l’écrit Paul Ardenne, [Qu’] elle ne devient « sexuelle » qu’à s’organiser en fonction de paramètres rigoureux dont tous ont une fonction de susciter, puis d’activer le désir », quels paramètres pouvons-nous entrechoquer, décaler, pour mettre en lumière la construction sociale des inégalités sexuelles ? Le projet d’exposition, pensé comme un espace domestique, se veut un lieu exploratoire utilisant les codes de la décoration intérieure tout en déjouant les stéréotypes de genre. Inspirée par les travaux de Sophie Calle, travaillant l’intimité exposée en associant photographie et textes, la proposition s’inscrit ici par le choix d’imprimer les photographies sur une diversité de supports et de matériaux, tendant à faire apparaître par l’humour la question de la quotidienneté des images érotiques. Mais aussi à tordre, à déformer, à toucher, à compléter, à regarder de haut ou en transparence, les corps photographiés. Qu’advient-il lorsque la photographie devient objet usuel ? Dans quels espaces intimes, sur quelles surfaces pouvons-nous (encore) faire acte de subversion ?

Anne de Vries

Né en 1977 à La Haye (Pays-Bas).
Vit et travaille à Amsterdam et Berlin.

Anne de Vries est un artiste néerlandais qui travaille depuis 2003 à la frontière de la photographie numérique et d’autres médias, tels que la vidéo et la sculpture. De Vries s’intéresse à la manière dont notre compréhension de la réalité est influencée par les nouveaux médias. Il reconnecte des éléments paradoxaux, notamment différents types de matériaux, pour construire ses œuvres, évaluant souvent comment la matière et l’information s’influencent constamment.
Il a participé ces dernières années aux expositions collectives « Photographicness » (2015) au Minneapolis Institute of Arts à Minneapolis (Etats-Unis), à « Folklore Contemporain » (2014), à la SWG3 Gallery à Glasgow et « Still/Life » (2013) au Multimedia Art Museum de Moscou. Il a récemment présenté son travail en solo à la galerie Martin von Zomeren (Amsterdam) avec l’exposition « The Oil We Eat » (2014).

Anne de Vries est représenté par la galerie Martin von Zomeren à Amsterdam.

LINGFEI GUAN

Née en 1998 en Chine.
Vit et travaille à Londres.

Les médias sociaux en ligne utilisent les marchandises exquises du consumérisme pour dissimuler la « reproduction du désir » qui exploite le but du désir lui-même, en construisant l’image du grand autre de la petite bourgeoisie. Dans ce projet, j’ai commencé par analyser les spectateurs dans l’interaction avec les médias et leur psychologie visuelle, et j’ai découvert que les fantasmes capitaux apportés par les symboles de marchandises et les associations érotiques agissant sur leurs corps les maintiennent dans un cycle de désirs satisfaisants et insatisfaisants. Dans la forme de l’œuvre, j’utilise l’installation vidéo pour montrer que la représentation dans les médias est une manifestation de l’acte de dissolution de l’ego et de la coercition idéologique de l’économie érotique sur l’individu à travers le mécanisme du symbolisme érotique.

Rachel De Joode

Née en 1979 aux Pays-Bas.
Vit et travaille à Berlin.

L’œuvre de Rachel de Joode évolue autour de la tension entre la surface plane de l’écran pixellisé et la surface tangible du corps poreux. Tandis que nombre de ses photographies prennent l’apparence de peau humaine ou de matière organique, en y regardant de plus près, notre œil finit par reconnaitre dans ces images des effets de matières réalisés à l’aide de matériaux d’art plastique élémentaires tels que l’argile ou les pigments, qui portent la trace de la main de l’artiste. Il existe dans l’œuvre de Rachel de Joode une oscillation entre la surface bidimensionnelle et sa corporalité tridimensionnelle. Elles appartiennent à l’espace haptique dans lequel on fait l’expérience du toucher par le regard. Cette confusion sensorielle s’applique également à l’approche de l’artiste à son médium. En effet, Rachel de Joode utilise la photographie comme outil de médiation pour exprimer son expérience physique de la matière. C’est également une manière pour elle de façonner ces matériaux selon son désir. Ainsi, ses image-objets ont un pouvoir ; elles deviennent des sujets. Elles se comportent comme d’autres mediums, brouillant ainsi les frontières. Cette performance de l’objet d’art s’étend au contexte de l’exposition elle-même et au rôle de Rachel de Joode en tant qu’artiste-protagoniste.
Alex Klein.

 

Philippe Katerine

Né le 8 décembre 1968 à Thouars (France).
Vit et travaille à Paris.

Philippe Blanchard, dit Philippe Katerine, est un auteur-compositeur-interprète, acteur, réalisateur, dessinateur et écrivain français.
Au début de sa carrière, son style fut parfois assimilé au mouvement easy-listening en proposant une musique aux accents de bossa nova accompagnés de textes souvent morbides ou angoissés et teintés d’humour, le tout parfois entrecoupé de collages audios. Il s’est également tourné vers le rock, flirtant avec la musique électronique sans jamais cesser de s’inscrire dans la chanson française décalée. En 2006, le titre Louxor, j’adore tiré de l’album Robots après tout est un succès populaire qui le fait connaitre du grand public, qui retient le gimmick entêtant : « Et je coupe le son …, et je remets le son ! »
En 2010, il se fait remarquer comme acteur en prêtant ses traits à Boris Vian dans la biographie Gainsbourg, vie héroïque de Joann Sfar. L’année suivante, il est propulsé en tête d’affiche d’une comédie décalée Je suis un no man’s land de Thierry Jousse. En 2015, il réitère en jouant un chef d’État dans Gaz de France de Benoît Forgeard.
Parallèlement, il s’impose surtout comme un second rôle décalé de comédies françaises : La Tour de contrôle infernale d’Éric Judor (2016) ; Hibou de Ramzy Bedia (2016) ; C’est quoi cette famille ?! de Gabriel Julien-Laferrière (2016) ; Le Petit Spirou de Nicolas Bary ; Le Grand Bain de Gilles Lellouche (2018) ou encore Le monde est à toi de Romain Gavras (2018).
Lors des César 2019, il reçoit le César du meilleur acteur dans un second rôle pour sa prestation dans Le Grand Bain, et, lors des Victoires de la Musique 2020, il est sacré artiste masculin de l’année.

Manon Pretto

Née en 1993 à Clermont-Ferrand.
Vit et traille entre Clermont-Ferrand et Paris.

Data swoosh, Installation, 2022

«Les data fantômes errent dans les recoins sombres de l’internet, flottant tels des spectres éthérés dans un monde virtuel. Ils sont des âmes perdues, des fragments de nous-mêmes qui ont été capturés par la technologie et qui continuent d’exister longtemps après que nous ayons quitté le monde physique.
Ces fantômes ne sont pas effrayants, mais plutôt fascinants, avec leur apparence intangible et leur capacité à se fondre dans l’environnement numérique.
Ils errent sans but précis, laissant derrière eux des traces de leur passage sous forme de données, de fichiers, de messages, de photos et de vidéos.
Les data fantômes peuvent être trouvés partout, dans les réseaux sociaux, les sites de partage de fichiers, les forums en ligne et même dans nos propres appareils électroniques. Ils sont des témoins silencieux de notre vie numérique, observant et enregistrant tout ce que nous faisons.

Mais ces fantômes ne sont pas seulement des vestiges de notre passé numérique, ils sont aussi le présage de notre avenir.»

Texte écrit pas ChatGPT

Marie Serruya

Née en 1991 en France.
Vit et travaille entre Paris et Las Vegas.

Projet Tous les fonds sont permis.

Chromavid est une experience lowtech developpée par l’artiste Marie Serruya pendant le confinement de l’epidemie covid19, inspirée par le faciès du chanteur américain Casey Abrams. L’artiste témoigne, par une installation DIY d’un studio de tournage, un envers du décor sur fond vert, exposé avec des éléments physiques en attente de l’activation d’un visiteur.
L’application Chromavid est activable avec un QR code qui permet de changer le décor à sa guise et de voyager sans se déplacer.
Le projet fait écho aux techniques des influenceurs des réseaux sociaux, dont les notoriétés durant les périodes de confinement ont dépassé la normale dans tous les pays du monde.

Roman Signer

Né en 1938 à Appenzell (Suisse).
Vit et travaille à Saint-Gall (Suisse).

Principalement connu pour ses « Actions » et régulièrement étiqueté comme artiste pyrotechnicien ou « artiste de l’explosion », Signer refuse cependant de se laisser circonscrire par l’abondante littérature et les commentaires gravitant autour de son œuvre. Le format même qu’il a inventé englobe indifféremment la performance, la sculpture, le dessin, l’installation, la photographie et la vidéo.

Il s’agit de révéler voire de suspendre le processus de création afin de structurer le temps, d’attirer le regard sur l’à peine visible. Signer s’évertue ainsi à reproduire ce moment magique, devenu quasi rituel dans son travail: celui ou la furtive transformation de la forme et de la matière est rendue possible. Il combine la simplicité des gestes ou des objets à la complexité de dispositifs techniques et de phénomènes physiques qu’il déclenche sans pour autant vouloir les contrôler. Exerçant une présence physique ou auratique, Signer se retrouve tour à tour déclencheur placé hors-champ, cascadeur ou figure sisyphéenne de son propre univers.

Son travail est présent dans plusieurs collections publiques dont : Museum Of Old And New Art (MONA), Tasmanie ; Musée National d’Art Moderne, Paris ; FNAC, Paris-La défense; Museum für Moderne Kunst (MMK), Frankfurt/Main ; Kunstmuseum St.Gallen, St. Gallen ; Kunsthaus, Zug ; Kunsthaus, Zurich ; MOCA Grand Avenue, Los Angeles and in numerous FRAC, Fonds Régionaux d’Art Contemporain, dont le FRAC Île-de-France/FR.

 

Oli Sorenson

Né en 1969 à Los Angeles.
Vit et travaille à Montréal.

Oli Sorenson exécute la suite d’impressions numériques intitulée Chaîne logistique en continuation des séries Panorama de l’Anthropocène et Capitalocène, en effectuant une collision entre plusieurs esthétiques : entre les paysages pixélisés de Minecraft, les peintures géométriques de Peter Halley, et une rotation à 45 degrés du cadre imagé, un geste popularisé par l’art moderne de Piet Mondrian. Initialement présentée à la galerie Elektra à Montréal, les impressions ici produites sont dédoublées par des versions NFT, présentes sur le web3, reproduites et vendues en ligne sous des chaînes de crypto-monnaies écoresponsables. L’accrochage désordonné de ces œuvres sur les murs de la Biennale de l’image tangible interpelle toujours un récit écologique au cœur de la pratique de Sorenson, pour évoquer autant l’agriculture intensive que les usines industrielles, maillons essentiels de la chaîne d’approvisionnement mondiale qui alimentent les centres urbains de nos sociétés de consommation.

 

Letha Wilson

Née en 1976 à Honolulu (Hawai).
Vit et travaille à New York.

Letha Wilson est connue pour combiner photographie et matériaux industriels tel que le béton et l’acier. Wilson coupe, déchire et façonne ses photographies, en poussant et en mettant les tirages en place, puis enferme des parties de la composition dans du ciment. Elle explore l’attraction magnétique de l’Ouest américain, faisant allusion au rôle intrinsèque du paysage dans nos propres mythes de réinvention, de possibilités infinies et de promesses inévitables. Utilisant l’architecture et la tridimensionnalité comme cadre et armature, Wilson récupère l’image photographique, explorant l’incapacité du médium à englober le site qu’il représente.

 

Erwin Wurm

Né en 1954 à Bruck an der Mur (Autriche).
Vit et travaille à Vienne.

Sculpteur à l’origine, Erwin Wurm introduit la notion de temps par le biais de la photographie.

« Quand j’ai commencé à travailler, ce qu’on entendait traditionnellement par sculpture était une chose en 3 dimensions qui devait durer éternellement. Mon sentiment était que la sculpture pouvait aussi ne durer que quelques instants. J’ai donc fait des photos de ces moments-là, et je considère que ces photos sont aussi des sculptures ».

En se servant du corps humain – et notamment du sien – comme matériau, en utilisant des objets du quotidien, en faisant du temps une dimension essentielle de son travail photographique et vidéo, il a remis en question les fondements de la sculpture – Comment créer une sculpture qui ne soit ni figée dans le temps, ni dans l’espace ? Une sculpture peut-elle devenir un objet quotidien ?

« One Minute sculpture », devient alors le titre générique de ses oeuvres : Erwin Wurm les réalise en invitant une personne, à suivre un protocole simple, en se mettant par exemple en situation temporaire avec un vêtement ou un objet.

Erwin Wurm interroge également dans ses sculptures, les apparences et la réalité qu’elles masquent : le sens de la possession et de l’accumulation. Il développe des recherches sur le processus de création, basées sur les transformations des formes et du poids. Il crée ainsi d’étranges objets ou encore des personnages rendus difformes, exagérément boursouflés, à la limite de l’éclatement.

D’après un texte de Francis Moreeuw

Horaires
Du mardi au dimanche
de 13h à 20h

Adresse
24 BEAUBOURG,
24, rue Beaubourg, 75003 Paris

Métro : Rambuteau