Né à Cholet en 1986. Vit et travaille à Paris.
Diplômé en communication visuelle à Nantes et d’un Master en arts plastiques à l’Université de Toulouse 2.
Représenté par la Galerie Valérie Delaunay, Paris.
Floue, diaphane, la série de laptopogrammes intitulée Blessures semble incarner une image latente, dont on ne sait si elle est sur le point de disparaître ou d’apparaître. Réalisées par contact avec l’écran de nos ordinateurs (laptop) et fixées par chimie argentique sans être révélées, ces images paraissent littéralement « exposées », comme s’il s’agissait de toucher par la pensée. Débutée en 2008, cette série manifeste un trouble entre l’archive et le souvenir brumeux, elle affirme la volonté d’agir sur les images à défaut de pouvoir agir sur le monde. C’est pourquoi, à bien considérer ces dernières, quelque chose résiste. Le vide qui les traverse incarne une violence plus palpable que ce qu’elles dissimulent. Plutôt que d’ajouter des images aux images, Matthieu Boucherit s’obstine, dans une sorte de compulsion de répétition, à inverser les pratiques de retouche de propagande, afin d’en atténuer ses effets. S’il en soustrait le contenu ce sera donc pour mieux le révéler ou en affirmer le déni. Les cicatrices se referment, les impacts de balles disparaissent, les corps et les traces de sang au sol s’éclipsent. Seule l’image, en tant que support de mémoire, subit la violence de l’écran par insolation. Pour Matthieu Boucherit il ne s’agit pas de rendre visible mais de rendre sensible la démesure qui fait monde.