Née en 1972 à Paris. Vit et travaille à Paris.
Des images de ma collection bucolique et contemplative semblent percées de 17 trous, selon le motif des hygiaphones* qui amplifient la parole, et traversent son support. Elles sont imprimées sur des paravents-cloisons de bureau**. La série donne du sens et du son à la forme pour laisser traverser le son tout en filtrant, et amplifiant les vibrations qui se répercutent, de l’autre côté, se dressent dans l’espace. Paroles à travers les ponts, les bois, les montagnes, pour faire signe au paysage et dilater sa parole filtrée. Donner du phonique à la vision. On me parle derrière le paravent ? Est ce que l’art te parle ? Qu’entends tu ? le ruisseau, les pins, la mer ? des sommets inaccessibles. Imaginer ce qu’il se passe derrière le paravent, derrière l’image. Être à l’écoute des confidences. Les ondes vibrent de potentialités. Chaque paravent génère un je qui s’ouvre à l’autre, entre sources d’émissions et sources de perceptions.
* L’Hygiaphone, dispositif de protection avec membrane vibrante amplifiant le son dans les guichets publics – nom tiré d’Hygie, déesse de la santé, de la propreté et de l’hygiène – a été conçu à la suite de l’épidémie de grippe de 1945, en France. Elle fit de nombreuses victimes parmi la population et contamina une grande partie des agents de vente de la SNCF, laquelle demanda à ses ingénieurs d’inventer un système permettant de voir, d’entendre et de protéger son personnel.
** support de cloisons offertes grâce au mécénat Kinnarps France