Clarisse Tranchard

Née en 1966 à Sainte-Adresse. Vit et travaille à Aubervilliers.
La recherche de ce qu’est « être dans le monde » se trouve au cœur de sa démarche artistique. Son travail explore ainsi des endroits de colère et d’impuissance, et regarde les problématiques soulevées par le monde qui nous entoure.

Bucarest reflète un univers mélancolique, tragique. C’est une ville où les marqueurs d’une période festive sont absents. Les gens sont écrasés par la misère et une absence totale de repères ; leur identité disparue, ils ne sont plus que les fantômes d’eux-mêmes. Posée au milieu d’une place centrale, entourée par Coca Cola, H&M et Adidas, il y a cette fontaine, parée des atours de Noël qui jamais ne s’allumeront. Je décide de la réinvestir de ses lumières de fêtes. Le tirage photographique est monté sur un boitier, percé de leds, qui viennent se positionner et éclairer les guirlandes restées éteintes. Mais ce n’est qu’une image. Et l’image que j’ai vu de Bucarest est celle d’une ville en ruine – c’est aussi la première fois que je suis confrontée aux restes d’une guerre contemporaine.