Née en 1970 à Mayence. Vit et travaille à Cologne et Berlin.
Représentée par la galerie Barbara Gross (Berlin), la Produzentengalerie (Hamburg), et la Sonnabend Gallery (New York).
Hortus Conclusus offre un point de vue distancié sur des parcs urbains. Gazon piétiné par les passants ou brûlé par le soleil, mauvaises herbes, tags et éclats de verre constituent autant de détails banals, finement ciselés par l’œil surplombant de la caméra. Mais au-delà de la précision du rendu photographique, cette série réorganise la perspective selon laquelle se construit l’espace public.
Beate Gütschow abandonne en effet la perspective photographique conventionnelle, et se réfère à la représentation picturale des jardins dans l’art du Moyen-Age et du début de la Renaissance. Les points de fuite manquent, les lignes ne convergent pas et demeurent parallèles, les images semblent s’ouvrir tel un livre, et tous les objets suivent la même valeur comme dans les enluminures médiévales.
Chaque visuel se compose de 150 photos assemblées numériquement par un algorithme, suivant des perspectives variées, sous forme de modèles photogrammétriques 3D. Cette technique de la photogrammétrie, utilisée pour les levés topographiques en archéologie, en architecture ou dans les travaux publics, permet de déterminer la forme, les dimensions et la position d’un objet dans l’espace à partir de photos. Elle nous rappelle que l’une des fonctions de la photographie consiste à cartographier, mesurer et organiser le réel ainsi que les objets qui le composent. L’artiste réajuste ensuite les nuances de couleurs, les contrastes et la luminosité des éléments enregistrés pour recréer une continuité dans ces images étrangement closes, et masquer les ruptures parsemant un tel puzzle visuel.