Julie Laporte / Shinji Nagabe
Julie Laporte
Née en 1990 à TOULOUSE.
Vit et travaille à PARIS.
Je vis avec des fantômes. Apparitions hallucinées qui me hantent, murmurent, et me poussent à l’accident. Et par leurs mots, c’est moi qui résonne.
Le noir, les odeurs de chimie et les papiers déchirés. Parcelles de matière destinées à l’oubli. Du déchet, inévitable, en quantité. De l’image pourtant. Des sels d’argent, en attente ou déjà révélés. Une matière fascinante, vivante, que je refuse de laisser pour morte. Alors je la transforme, je la sauve et je me surprends.
À l’ère de l’urgence écologique, la quantité de rebuts dans la pratique photographique argentique pose question. Que faire de ces fragments rejetés et pourtant nécessaires au flux du processus créatif ? Mon travail plastique se trame en chambre noire, mon quotidien depuis cinq ans, en détournant les débris, restes et morceaux inutilisables de supports photographiques. Grâce à des opérations lumineuses, optiques ou encore chimiques, ces artefacts me poussent à explorer une photographie à contre-courant.
“Long live New flesh” nous montre les restes d’une photographie disparue, ultimes bribes de cibachrome sauvées de l’oubli par une peinture en chambre noire. Fragiles et à bout de souffle ces reliques s’offrent à nous, dessinant les reliefs et les courbes des voyages qu’elles renferment en leurs creux : espaces difformes iridescents, faits d’échos et de reflets, comme d’indicibles chairs que la pression du regard infiltre.
La malléabilité du médium argentique permet d’innombrables mutations de son support. Par leur mise en volume, les dépouilles de ces surfaces quasi charnelles se transforment : peaux après peaux, elles muent, s’épuisent et laissent apparaitre leurs turbulences intérieures. Privilégiant la matérialité de la photographie plutôt que sa représentativité, ces peaux mutantes résistent à leur statut de rebuts et insinuent un intérieur qui les façonne. Faire peau neuve pour se reconstruire sur les ruines du sensible.
http://instagram.com/juliela__
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Shinji Nagabe
Né en 1975 à São Paulo/Brésil.
Vit et travaille à Madrid – Espagne.
Un diorama est un mode de présentation artistique de scènes de la vie réelle à des fins d’enseignement ou de divertissement. Dans cette série, chaque pièce illustre une réflexion de l’artiste. À travers plusieurs plans en relief, les œuvres nous font penser à l’accumulation de références que nous édifions dans notre vie, par nos réseaux et nos connexions, et qui nous définissent en tant qu’individus.
Les œuvres de la série “Dioramas” sont des pièces uniques, faites à la main par l’artiste à partir de photographies de ses archives. C’est une série qui comprend de grandes pièces de plus d’un mètre, produites dans son atelier de Madrid. C’est aussi une série qui approfondit les recherches de l’artiste autour du médium : d’où vient la force de l’image photographique ? Comment démocratiser l’art ? Il utilise la photographie traditionnelle et reproductible comme point de départ et la transforme en un objet tridimensionnel unique qui prend vie au-delà du cadre. L’oeil du spectateur voyage à travers plusieurs images et superpositions, créant un univers fantastique qui est à la fois hypnotique et stimulant.
Dans sa démarche, l’artiste mélange la technique japonaise du oshie – une technique sophistiquée de découpage de tissus de kimono pour créer des tableaux en patchwork – avec des souvenirs d’enfance. Le rembourrage des tissus, donne un volume qui lui rappelle le salon de la maison de ses parents à São Paulo. Chaque œuvre a une histoire unique et personnelle, mais qui ouvre le dialogue avec le public.
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Horaires
Du mercredi au samedi
de 15h à 19h
Adresse
JULIO – ARTIST RUN SPACE,
13 rue Juillet 75020 Paris, France
Métro : Gambetta ou Ménilmontant
E-mail : bonjour@julioartistrunspace.com