Oxymoron

Ce cube de cendres grises est issu d’un patient travail au cours duquel l’artiste tamise et compresse des résidus de photographies brûlées. La sculpture, d’apparence massive et solide, s’avère en fait extrêmement fragile et volatile – et suppose donc un oxymore. Elle se désagrège en fonction des courants d’air et des déplacements des spectateurs autour d’elle. Le monochrome gris se présente également telle une stèle synthétisant le flot bariolé d’images qui assaillent vainement nos regards au quotidien, comme si trop d’images finissaient par tuer l’image. Et nous rappelle, à l’instar d’un memento mori, que tout retourne à la poussière…

Thermochrome

La peinture Thermochrome est une peinture qui réagit à la chaleur: elle est noire lorsqu’elle est à température ambiante et devient transparente en chauffant. En plaçant entre une source de chaleur et la surface thermosensible différents matériaux, des évanescences nuageuses se forment en fonction des parties isolées qui restent noires alors que les autres dévoilent la blancheur du support. L’effet étant réversible, la surface redevient peu à peu entièrement noire quand la source de chaleur s’éteint. Des influx de chaleur sont programmés à intervalles réguliers créant une image en perpétuelle transformation, suspendue entre son apparition et sa disparition. Le rendu spécifique du médium offre une qualité d’image nouvelle.

La pièce a un côté suspendu et flottant. Les nuages forment une image immatérielle ou pour le moins non fixée sur le support sur lequel ils nous apparaissent. C’est une empreinte thermique éphémère sur une surface thermosensible.