Karin Fisslthaler / Mathilde Geldhof / Margherita Muriti /
Mathieu Roquigny / Brigitte Zieger
Karin Fisslthaler
Née en 1981 en Autriche.
Vit et travaille à Vienne.
Représentée par Gallery Raum mit Licht, Vienna.
Karin Fisslthaler est artiste, cinéaste et musicienne électronique.Un grand nombre de ses vidéos, travaux sur papier et installations découlent de sa réaction à la façon dont les médias représentent le corps humain et à la manière dont cela affecte les notions d’identité, de rôles de genre et de communication. Le matériel trouvé est la source principale, qu’elle collecte, déconstruit et réarrange, souvent en coupant le matériel, qu’il s’agisse de matériel audio, de film/vidéo, de livres ou de photographies. Les langages corporels tels que le toucher, les regards, les mouvements et les gestes font l’objet d’une attention particulière.
Karin Fisslthaler a commencé sa carrière de musicienne en 2003, alors qu’elle était déjà active dans le domaine de l’art vidéo. Dans son projet solo Cherry Sunkist, elle produit de la musique pop électronique expérimentale, dans laquelle elle crée son propre style, incomparable, à partir d’une grande variété d’éléments musicaux, allant de la New Wave aux collages sonores en passant par des voix accrocheuses en partie inspirées du punk.
http://www.karinfisslthaler.com
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Mathilde Geldhof
Née en 1988 à Evry.
Vit et travaille à Evry.
(…) Plutôt que d’explorer l’exotique, la photographe plasticienne investit l’endotique à la recherche d’une situation, d’une lumière ou d’une sensation produisant un décalage dans l’apparente familiarité des choses. Que ce soit par l’image seule, l’assemblage ou l’accrochage, elle confère au commun un pouvoir expressif proche du principe « d’étrangéisation » théorisé par Victor Chklovski. (…)
Les œuvres de Mathilde Geldhof convoquent souvent une sensation mystique sans pour autant basculer dans le religieux. (…) Elles proposent de transcender le familier pour en extraire le potentiel narratif et poétique. A travers les manques qu’elles préservent, elles attisent notre curiosité et déclenchent nos imaginaires. Nous sommes ainsi conduit.es à « interroger ce qui nous semble avoir cessé à jamais de nous étonner », pour reprendre la prose de Georges Perec. Il s’agit par-là d’investir l’infra-ordinaire afin d’un côté d’envisager la force poétique de l’habituel et d’un
autre d’analyser l’artificialité des apparences du monde.
Extrait du texte Investir l’infra-ordinaire de Thomas Fort.
https://www.mathilde-geldhof.com/
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Margherita Muriti
Née en 1993 à Venise.
Vit et travaille à Paris.
Chaque année, le 19 septembre, des milliers de personne attendent le miracle de la liquéfaction du sang de Saint Janvier. L’archevêque incline l’ampoule contenant le sang solide dans un rituel précis. Si le sang devient liquide, c’est annonciateur
d’une bonne année. Le toucher est une action toujours réciproque: ce qui est touché, touche en retour. Ce projet est né d’une réflexion autour de l’espace vide où deux surfaces semblent presque se mêler, l’espace de contact entre les mains et les images. Dans la Grèce Antique, on croyait que l’acte de voir se produisait grâce à une très fine pellicule à travers laquelle la scène atteignait l’œil. C’était cette pelicula, une peau très mince,
qui rendait les choses visibles.
The blood liquefied at 10 am explore la relation entre l’acte de voir et de toucher ainsi que la transformation de la matière. Des tablettes de cire moulée sont disposées sur des surfaces de verre, chauffées lentement par des ampoules suspendues, elles deviennent transparentes, laissant apparaître les images.
Matière très proche des formes organiques, la cire est malléable. Une fois chauffée, elle n’est ni solide ni liquide. Les images deviennent visqueuses et collantes. Instables et fragiles, il suffit d’un peu de chaleur pour les transformer.
Une partie s’écoule, change de forme, l’autre s’évapore, se mélange à l’air qu’on respire.
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Mathieu Roquigny
Né en 1982 à Rouen.
Vit et travaille à Paris et Aubervilliers.
Fragments
2023
En répertoriant mon environnement, selon un principe d’équivalence, où toute chose est également belle, vraie et sérieuse, c’est avec désinvolture et humilité que je m’empare des petits riens, les déployant de l’image à l’objet, de l’observation à la construction.
Mon « Diary » est constitué de milliers de photographies ritualisées et organisées.
Similaire à une forme d’archéologie contemporaine, j’en isole ici quelques-unes que je mets en scène sur différents supports-débris de chantier récupérés de ci de là.
Ces photographies sont choisies en fonction de leurs supports. C’est la matérialité et la forme du fragment qui m’inspirent dans la sélection de l’image à apposer dessus.
http://www.mathieuroquigny.com
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Brigitte Zieger
Née en 1959 à Neuhofen/Allemagne.
Vit et travaille à Paris.
We the Indians Discovered America, vidéo, 2017 (vidéo 1, 5:29, vidéo 2, 6:10)
« We the Indians Discovered America » est une œuvre vidéo, qui se concentre sur des espaces dans lesquels certains événements peu connus de notre histoire contemporaine se sont produits. Réalisée en 3D à partir de prises de vues photographiques elle propose des visites virtuelles à travers des transcriptions particulières, intégrant des déplacements entre l’image et l’espace. Ce diptyque vidéo est liée à l’histoire de l’occupation d’un an d’Alcatraz par les Indiens d’Amérique en 1969. Soulignant l’emprise du pouvoir sur les minorités, il met en évidence les traces coloniales dans lesquelles la société contemporaine est ancrée.
This Land is My Land, impression 3D, 2018
Ces Sculptures 3D ont été réalisées à l’aide d’un outil numérique populaire, capable de reconstituer un volume à partir de quelques images du même objet. Les erreurs et les incompréhensions de ce logiciel sont multiples et les visuels qui en résultent correspondent particulièrement aux problématiques abordées par Brigitte Zieger dans l’ensemble de son travail, confrontant régulièrement images et volumes. Ici, recréer un volume à partir d’une prise de vue photographique et assumer l’incomplétude de la reconstitution, permet à l’artiste de questionner métaphoriquement ce qui reste des événements à travers des documents et des médias numériques contemporains. L’espace représenté produit des formes à la fois typiquement numériques et comme déliquescentes, parlant ainsi simultanément de futur et de ruines, d’un passé (des luttes sociales en l’occurrence) s’abîmant dans une mémoire numérique fragmentée et un monde en phase de dématérialisation. Cette installation sera l’occasion pour le spectateur de se retrouver ainsi physiquement inclus dans une proposition formelle appréhendable autant sur le plan poétique et sensoriel, voire esthétique, que sur le plan conceptuel.
Ce projet a été sélectionné par la commission mécénat de la Fondation Nationale des Arts Graphiques et Plastiques qui lui a apporté son soutien.
https://www.brigittezieger.com/
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Horaires
Du mercredi au dimanche
de 15h00 à 19h00
Adresse
PLATEFORME,
73, rue des Haies 75020 Paris, France
http://www.plateforme-paris.com
Métros : Avron, Maraîchers, Buzenval
Tel : 09 54 92 23 35
E-mail : info@plateforme-paris.com