Bastien Cuenot / Bruno José Silva / Caroline Mauxion / Aaron Parish /
Antoine De Winter
Bastien Cuenot
Né en 1987 à velizy_villacoublay.
Vit et travaille à Auffargis.
L’eau virtuelle
Dans cette installation, qui est comparable à un processus d’encre sympathique inversé, la lumière empêche d’afficher l’image par son émission de chaleur tout autant qu’elle permet de la révéler.
Chaque image créée par le chemin ou l’éclaboussure de la goutte est unique et éphémère, elle combine une vidéo d’eau en mouvement en arrière-plan et le tracé révélateur de l’eau à la surface de l’écran.
Cette série d’installations est née d’une découverte personnelle effectuée lorsque je travaillais sur d’autres œuvres qui nécessitaient des écrans LCD.
Ils sont des assemblages empruntant à l’univers scientifique de laboratoire et à l’informatique et veulent exprimer un lien fort entre des matières physiques simples en apparence comme une goutte d’eau et des objets humains manufacturés assez sophistiqués.
Plus largement inscrits dans ma démarche dans laquelle la volonté de relier les éléments est récurrente, cette série matérialise l’éphémérité du caractère tangible de l’eau par l’intermédiaire d’un dispositif numérique en partie virtuel.
Ces installations permettent donc d’apprécier dans la réalité le concept « d’eau virtuelle».
L’eau virtuelle est ici la quantité d’eau nécessaire au fonctionnement de l’œuvre.
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Bruno José Silva
Né en 1992 à Lisbon.
Vit et travaille à Lisbon.
Limit of Disappearance est une installation croisant les arts visuels, la robotique et les processus computationnels. La volonté est de problématiser la création et la consommation excessive d’images. Cette réflexion s’inscrit dans une réflexion plus large sur la crise et la massification des images par la technologie. Celle-ci contamine, conditionne et (dé)forme l’individu. La technologie exposée a été conçue pour placer l’élément humain au centre, dont l’action se reflète dans l’œuvre. Et aussi pour créer un mécanisme qui rend impossible ou difficile de voir les images dans les pièces. Les processus de réalisation nécessitent du temps. Le visiteur doit être conscient de l’impact de sa décision ou de son intervention. Limit of Disappearance est une installation composée d’une image imprimée sur du tissu. Celle-ci est montée sur un mécanisme de poulie et activée par la présence du visiteur, dont l’intention est de détériorer cette image. L’entrée dans la salle n’est possible qu’après avoir signé une déclaration acceptant que cette visite provoque un changement irréversible sur l’image. Les visiteurs suivants verront l’image transformée par les précédents. L’idée est de métamorphoser l’image jusqu’à la limite de sa disparition. Chaque spectateur est responsable non seulement de son choix, mais aussi de ce que verront les personnes suivantes. L’image sur le tissu cesse d’exister dans l’ensemble et émerge comme une peinture créée avec les textures, les tâches et les lignes que la peinture noire place sur le mécanisme. Dans ce processus, une nouvelle pièce est conçue, sur laquelle je n’ai aucun contrôle. C’est une machine conçue pour que cela se produise. L’objectif ne se matérialise qu’avec les visiteurs.
Support: Calouste Gulbenkian Foundation, Câmara Municipal de Torres Vedras and DCST Inox, Ld
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Caroline Mauxion
Née en 1980 à Paris.
Vit et travaille à Montréal.
Corps et photographie sont intrinsèquement noués dans ma pratique. Il y a le corps de l’image photographique que je découpe et assemble dans des compositions et que j’hybride avec la sculpture dans des installations. Le plâtre, le verre ou le papier soluble sont autant de supports qui peuvent donner corps à ces images. Puis il y a mon propre corps, soigné à plusieurs reprises et qui garde aujourd’hui les traces de son histoire. Puisant dans ma mémoire corporelle telle une archive sensible, je pense l’image pour sa surface de représentation mais aussi sa corporéité. Il n’est pas tant question dans mon travail de figurer le handicap mais plutôt de puiser dans un savoir expérientiel pour approcher le médium photographique. C’est en ce sens que je parle de cripper l’image, soit penser sa peau et son corps, et ce, depuis mon corps crip. Flottante entre deux réalités corporelles, je navigue entre une image du handicap à laquelle je ne semble pas correspondre et une expérience du handicap non-visible. C’est en ce sens que la dénomination crip déconstruit ce qu’on entend mais aussi ce qu’on attend du handicap.
Si la charge de la douleur est présente dans mon travail, il est aussi question de la charge du désir, tel un vecteur d’émancipation sur le corps. Un corps médicalisé ou hors norme est scruté, diagnostiqué, palpé. C’est en ce sens que je pense le plaisir charnel comme une source d’agentivité et que je travaille à créer des frottements entre ces deux sensations tout comme entre mes images et mes sculptures, à penser le corps à la fois vulnérable et désirant.
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Aaron Parish
Né.e en 1998 à London.
Vit et travaille à Brighton.
Utilisation de techniques de numérisation numérique, de logiciels de rendu 3D, de procédés de gravure traditionnels et de plâtre. Ma pratique vise à mettre à nu les paysages locaux, à en revenir aux éléments bruts. Exposer les usages passés, présents et futurs du territoire. Enquêter sur nos interventions changeantes du paysage, de l’architecture préhistorique à l’architecture contemporaine, l’une travaillant harmonieusement avec le paysage l’autre en contraste.
https://www.instagram.com/aaron.prints/
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Antoine De Winter
Né en 1985 à SAINT-GILLES.
Vit et travaille à SAINT-GILLES.
« Blindfolded » est un projet d’installation photographique qui interroge l’utilisation du médium photographique à l’ère de l’anthropocène. Nos téléphones et caméras sont devenus des objets compulsifs, cherchant à saisir un fragment du réel. Au sein de cette abondance d’images, la question de ce que nous regardons s’est estompée. Dans le projet « Blindfolded », différents glaciers ont été photographiés, la question au long de ce travail a été de trouver un moyen pour que le lieu photographié puisse témoigner physiquement de son déclin et de l’impact de l’activité humaine sur ce dernier.
Les pigments utilisés pour créer ces images proviennent de dépôts de carbone présents en surface de divers endroits. Sous l’influence de l’activité humaine, ces dépôts forment une sorte de liseré de matière carbone qui accélère la fonte des glaciers. La collecte de ces pigments permet ensuite de les utiliser dans divers processus techniques pour faire apparaître les images.
L’utilisation de plaques de verre interrompt le spectateur dans une lecture linéaire : Les reflets et les variations de pigments dans ces installations créent des imprécisions, propose des images suggérées. Le miroir ainsi créé incorpore le spectateur dans les structures elles-mêmes, rappelant l’interdépendance des systèmes.
Blindfolded questionne également notre rapport à la vitesse, imposant un ralentissement à la fois dans la création et dans la contemplation de ces images. Cela crée une posture archaïque qui résonne avec la fragilité des glaciers photographiés. Blindfolded invite à réfléchir à une écosophie picturale où le lieu existe comme une forme d’image suggérée, délicate à la surface du verre, faisant écho à nos enjeux collectifs face à la transformation massive de notre relation au vivant.
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Horaires
Du mercredi au dimanche
de 15h00 à 19h00
Adresse
PLATEFORME,
73, rue des Haies 75020 Paris, France
http://www.plateforme-paris.com
Métros : Avron, Maraîchers, Buzenval
Tel : 09 54 92 23 35
E-mail : info@plateforme-paris.com