Galerie Charlot

03 nov - 16 déc

Vernissage le 03 Novembre de 18h à 21h

Anne-Lou Buzot / Katherine Melançon / Thomas Paquet /
Camille Sauer / Jan A. Staiger & Malte Uchtmann

Anne-Lou Buzot
Née en 1990 à Chartres.
Vit et travaille à Saint-Denis

La photographie pourrait être considérée comme une langue vivante qui n’a de cesse d’évoluer depuis son invention. Les procédés ou techniques en seraient la syntaxe — le signifiant, la forme déterminant à la fois les possibles et les limites de ce que l’on peut représenter —, quand les sujets en seraient une sorte de sémantique visuelle — le signifié, le sens.
Dans “L’acte photochimique”, je propose une réflexion diachronique sur la linguistique photographique, par le biais de traductions successives. Je pars de textes fondateurs dans l’histoire de la photographie, que je convertis en valeurs numériques hexadécimales. À ces valeurs correspondent également des nuances de gris, ce qui me permet de traduire ces textes pionniers en pixels. J’emploie ensuite un procédé photochimique faisant sens avec chaque texte (papier salé / phytotype / cyanotype) pour tirer d’une part une visualisation du texte en pixels, et d’autre part un aperçu des valeurs hexadécimales intermédiaires.
En l’occurrence, j’ai sélectionné des textes de Talbot et Herschel, faisant écho aux trois parties du livre de Maurice Daumas intitulé “L’acte chimique — Essai du l’histoire de la philosophie chimique”, où il est question des évolutions majeures en chimie, intrinsèquement liées au façonnage du langage chimique. Il s’agit par ce choix de replacer la naissance et les transformations du langage photographique dans l’histoire de l’alchimie et de la chimie. Les tirages des textes convertis en pixels seront insérés dans différents exemplaires de ce livre, en vis-à-vis avec les titres des chapitres. Les tirages des valeurs hexadécimales seront quant à eux présentés de manière à évoquer des écrans d’ordinateur.
Les distances temporelles entre les différentes syntaxes employées — analogiques ou numériques — sont ainsi entremêlées et condensées dans des objets photographiques auto-réflexifs. Les strates de traduction apparentes mettent en évidence les évolutions passées, présentes et futures du médium.
 

https://www.anneloubuzot.com

Katherine Melançon
Née en 1977 à Montréal.
Vit et travaille à Montréal.

Par l’intégration de cartes perforées pour automatiser le métier à tisser, le métier Jacquard (1800-1815 env.) est une des inventions majeures ayant mené aux technologies numériques. Depuis plusieurs années, ma pratique s’intéresse à explorer les cycles de mutation entre le naturel, le numérique et le matériel. Pour cette œuvre, j’ai « scanographié » les fleurs du cactus Epiphyllum Oxypetalum qui ne fleurissent qu’une seule nuit; une nature morte à son paroxysme d’éphémérité. L’image créée à partir de ces numérisations a ensuite été tissée par un métier Jacquard ramenant ainsi l’image à la source de sa possibilité d’existence. La tapisserie comporte des fils dont les couleurs changent pour rejouer la naissance et la mort si rapide de ces fleurs-événement. C’est la luminosité du moment, communiquée par un senseur, qui rythme ces changements.

www.katherinemelancon.com

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Thomas Paquet
Né en 1979 à Troyes.
Vit et travaille à Paris.

« L’Observatoire » restitue en temps réel, par un jeu de dégradé de couleur, la position de la lune et du soleil.

À un temps T, dans un lieu spécifique, grâce à une série de calcul astronomique, le programme informatique détermine la position de la lune et du soleil avec 2 coordonnées. Ces coordonnées sont ensuite reportées sur un cercle chromatique et permettent d’attribuer une couleur à chacun des astres. Ces deux couleurs, fonction du lieu de visionnage de l’œuvre et du moment de la journée sont utilisées pour créer un dégradé linéaire qui s’affiche sur un écran circulaire. 

« L’Observatoire » est né du désir de plonger le spectateur dans un état méditatif, de le replacer dans le temps long de la danse perpétuelle de la lune et du soleil. et de lui proposer un jeu de couleur unique et non-reproductible en dehors de leur propre espace-temps.

L’une des particularités de cette œuvre est bien son caractère infini: le programme réalise une mise à jour en temps réel des positions de nos astres. Le dégradé de couleur va évoluer de façon très lente et permettre au spectateur de voir les phases de la lune au fil des saisons.

http://www.thomaspaquet.fr

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Camille Sauer
Née en 1993 à Deauville.
Vit et travaille à Paris

L’Industrie artistique est un projet d’opéra audiovisuel qui interroge le rôle de l’artiste au  sein de la société par le biais du cinéma d’animation et de la musique. Dans un monde alternatif  aux environnements dystopiques inspirés d’une forme d’hyper planification architecturale et  industrielle, l’artiste se trouve plongé au sein d’une industrie productiviste à l’enrichissement de  laquelle il participe par son travail, provoquant par ses récits la création de nouveaux imaginaires.  Ces narrations s’accompagnent de réflexions sur la place de l’artiste au sein de nos systèmes  culturels, sur les contextes de création, sur les conditions de subsistance et de monstration.  L’ensemble de ces travaux se retrouve dans ce projet d’opéra audiovisuel, qui donne à voir le  cheminement intérieur de l’artiste, une aventure solitaire au sein d’une industrie ambiguë.  

Chacune des scènes de l’opéra est pensée comme une pastille autonome, intégrée dans  une narration générale. Les décors changent donc, ainsi que les ambiances, les sensations  provoquées et les réflexions abordées, dans un univers cinématographique inspiré notamment  par le réalisateur hongkongais Wong Kar-wai. La pièce met en scène un avatar à mon image, qui  constitue mon alter ego. Je travaille depuis plusieurs mois à la création de cet autre moi, qui peu  à peu devient le porte-parole public de mes recherches.  

Cet avatar est un personnage virtuel créé par ordinateur qui évolue au cœur de l’industrie  artistique. Il est le protagoniste d’un opéra audiovisuel, une œuvre qui explore les limites de la  création artistique et notre lien avec la technologie. Le spectateur se trouve ainsi plongé dans la  tête et les pensées d’un artiste fictif aux questionnements pourtant bien réels, et d’une grande  portée symbolique – comme toujours dans mon travail, les couleurs, les architectures et les mises  en scène sont toutes porteuses de sens et accompagnent les prises de conscience du spectateur.  La frontière entre réalité et virtualité s’estompe à mesure qu’on s’identifie à ses doutes et  démarches, qu’on l’écoute, qu’on l’observe, créant des ponts entre les disciplines artistiques,  essayant de trouver sa place, de forger son identité, entre recherches personnelles et injonctions  constantes de son environnement.

https://www.camillesauer.com

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Jan A. Staiger & Malte Uchtmann
Jan A. Staiger est né en 1995 à Nuremberg.

Vit et travaille à Bruxelles.
Malte Uchtmann est née en 1996 à Hamburg.
Vit et travaille à Leipzig,

The Perfect Crime: Concerning the Murder of Reality

L’Allemagne est un pays de fiction policière. Il existe plus de 238 séries policières disponibles sur les six plus grandes chaînes de diffusion allemandes, entraînant des meurtres fictifs dépassant largement le nombre de cas réels. Cette surreprésentation marque le point de départ de notre examen des effets de la fiction policière sur notre perception et notre comportement et la corrélation entre fiction et réalité. Dans une installation vidéo à deux canaux, divers acteurs récitent des informations de base sur leurs rôles de victimes et d’auteurs dans des séries policières allemandes. Réfléchissant à l’utilisation de l’intelligence artificielle dans le cadre des techniques de surveillance et à la création d’images fantômes dans le travail policier moderne, diverses altérations de l’apparence sont appliquées aux visages des acteurs pendant qu’ils parlent. En créant de nouvelles versions d’eux-mêmes, la représentation originale des acteurs n’est plus clairement identifiable, irritant ainsi la perception des spectateurs, évitant une catégorisation claire. L’ouvrage interroge les méthodologies du travail policier historique et moderne, en se référant à l’utilisation de « coups d’identité » pour la catégorisation et la stéréotypage des criminels présumés à travers leurs caractéristiques physionomiques, ce qui a été fait pour capturer et pathologies ce qui était considéré comme un comportement criminel, et Ces hypothèses sous-jacentes concernant la physionomie constituent l’un des fondements des ensembles d’entraînement d’image d’IA contemporains, renforçant la catégorisation humaine basée sur le biais visuel.
 

https://www.malteuchtmann.com/

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Horaires
Du mardi au samedi
de 13h00 à 19h00

Adresse
GALERIE CHARLOT,

47 rue Charlot, 75003 Paris

https://www.galeriecharlot.com

Métro : Filles du Calvaire
Tel : 01 42 76 02 67
E-mail : info@galeriecharlot.com